The Handmaid’s tale

Ça ne rend pas heureux mais ça fait réfléchir. Personnellement, j’étais totalement passée à côté de cette série, et de toutes les autres par ailleurs. C’est une amie qui m’a dit un jour : « Hop, hop, hop pas si vite ! Il faut regarder cette série et toi tu vas regarder cette série. Vite. Maintenant. Tout de suite ! » (j’avoue, j’exagère un peu, mais c’était pour bien signifier l’insistance du conseil). Du coup, moi, j’ai sagement tout regardé et c’est en effet très intéressant même si parfois souvent assez dérangeant. Ça raconte le futur à l’exact opposé du film Seven sisters : peu à peu, le nombre de naissances se met à décroître dangereusement car la plupart des humains sont devenus stériles. A tel point que c’est devenu la priorité numéro un et un enjeu politique grave. Il s’agit donc de rentabiliser tous les ventres encore fertiles qui subsistent afin de produire le plus d’enfants possible. Un procédé aussi malin et efficace qu’inhumain et destructeur. La société américaine est devenue une sorte de système de castes avec droit de cuissage en prime. Ça fait vraiment réfléchir au rôle qui est donné aux femmes et le rapport aux hommes, au mari et aux enfants. Un sujet à part entière que cette série traite de manière vraiment prenante ! On suit le quotidien de notre héroïne, qui se retrouve du mauvais côté de l’affaire, et on découvre peu à peu son histoire et ses petites magouilles pour s’en sortir malgré tout.

Deux livres

L’Etranger (Albert Camus)

Livre intéressant et particulier dont on ne présente plus l’auteur, aussi très connu pour son ouvrage La Peste. Le style est bref et simple, avec des phrases très courtes, presque enfantines. On découvre le personnage principal, Meursault, alors qu’il vient de perdre sa mère (« aujourd’hui, maman est morte »). On en apprend ensuite un peu plus sur sa vie, très simple, et sa façon de voir les choses, très simple aussi. Le narrateur n’est ni particulièrement attachant, ni vraiment antipathique. Il mène simplement sa vie sans débauche d’émotions et sans trop se poser de questions. Tout glisse sur lui. Puis arrive le drame dans cette existence modeste, et on accompagne Meursault à travers lui. Ça fait réfléchir, on a envie de le défendre puisqu’on a l’impression de le connaître, avant de se rendre compte que finalement pas tant que ça. Ce livre montre comment le plus insignifiant, le plus transparent, le plus inoffensif peut soudain prendre une dimension énorme inimaginable dix pages plus tôt. Intéressant à lire, ça fait réfléchir.

 

Partouz (Yann Moix)

J’avais déjà lu Anissa Corto du même auteur, et je dois dire que j’avais préféré. Partouz parle, si on schématise rapidement, du 11 septembre 2001TM, du terroriste qui était dans l’avion et de son non-amour de jeunesse (ou son amour unilatéral de jeunesse), et du narrateur qui découvre une boîte échangiste. Ce dernier est écrivain, un peu dérangé et s’appelle Jean-Baptiste Cousseau, alias Couscous (comme dans Podium, film sur le sosie de Claude François, réalisé par Yann Moix). Il profite donc de cette partouze pour rembobiner son expérience avec les femmes, qu’elles soient tangibles ou fantasmées (et plutôt fantasmées que tangibles). Tout transpire quelque chose d’un peu malsain, jusque dans le vocabulaire très cru choisi, répété et martelé par l’auteur. Il y a aussi énormément de réflexions affreuses sur les femmes exposées dans ce livre, et même si c’est un roman, une histoire, ça reste extrêmement désagréable à lire. Malgré tous ces aspects très dérangeants, Yann Moix écrit toujours comme Yann Moix et il a toujours un traitement des sujets évoqués très intéressant. En bref, j’adore toujours les réflexions et détournements de l’auteur, qui présente les choses à travers un prisme nouveau et passionnant chaque fois, mais ni le thème, ni la façon de le traiter, ni l’écriture volontairement très vulgaire ne sont trop faits pour moi. Je n’irais pas jusqu’à déconseiller ce livre, il est quand même intéressant, mais je ne le conseille pas non plus particulièrement.