Le Dieu des Petits Riens

Le Dieu des Petits Riens (The God of Small Things), roman considéré comme semi-autobiographique, écrit par Arundhati Roy et publié en 1997. Traduction de l’anglais par Claude Demanuelli. Il reçoit le prix Booker, toujours en 1997.

Au bout de quelques dizaines de pages à peine, je savais que ce serait un de mes livres préférés. Au début pourtant, je n’avais pas très envie de le lire. En réalité, l’histoire n’a rien à voir avec ce à quoi on pourrait s’attendre. Il ne faut pas trop se poser de questions ni se fier à ce qu’on pense être le thème ou l’idée générale du livre. C’est vraiment un chef-d’œuvre, une histoire à la fois jolie et terrible, racontée avec beaucoup de douceur.

Le Dieu des Petits Riens raconte l’histoire de plusieurs drames. En apparence surtout trois grandes catastrophes, mais en réalité bien plus que ça. Arundhati Roy dépeint sans discrimination les gros drames et les petits drames du quotidien à travers les yeux et les mots d’une paire d’enfants, deux jeunes jumeaux. Un garçon et une fille qui vivent avec leur famille décomposée dans une petite ville d’Inde, ont des préoccupations et des désirs d’enfants, mais se retrouvent confrontés à des histoires d’adultes, des histoires qui finissent parfois mal. C’est extrêmement bien écrit. Une même phrase nous déroule à la fois l’histoire comme elle est vécue par un enfant et ce qu’un adulte y voit. On comprend qu’ils ne comprennent pas tout, tout en sachant parfaitement ce qui se passe. Le récit fait des bonds dans le temps, entre présent et passé, entre contexte, dérapage et conséquences, sans jamais nous perdre ou nous lasser. Difficile de donner une idée du style d’écriture, il faut le lire pour comprendre et voir combien c’est excellent.

C’est très beau et émouvant, et plus encore quand on découvre qu’une grande partie du livre est autobiographique. On ne sait pas jusqu’où. C’est la seule « fiction » écrite par Arundhati Roy, après ce roman, elle n’a plus publié que des essais ou des articles. Le Dieu des Petits Riens n’est d’ailleurs pas qu’un joli roman et permet à l’auteure de décrire la situation de l’Inde et de dénoncer, l’air de rien, le système des castes, en faisant d’un intouchable un personnage prépondérant, si ce n’est le véritable personnage principal de l’histoire. En conclusion, il faut vraiment lire ce récit. Ce n’est pas une belle histoire, mais c’est un livre magnifique.

Une réflexion sur “Le Dieu des Petits Riens

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